Histoire d’Étais la Sauvin

Étais la Sauvin

La commune d’ETAIS LA SAUVIN, à l’extrême sud du département de l’Yonne (Paris 190 km – Auxerre 40 km – Vézelay 40 km), est limitrophe de la Nièvre. Son territoire (44 km²), à cheval sur la ligne de partage des eaux voit son secteur sud alimenter le bassin Loire et son versent nord, celui de la Seine. Paysage vallonné et boisé – A l’ouest la Montagne des Alouettes (altitude 364m) parcourue en son sommet par l’ancienne voie romaine Auxerre – Entrains – Mesves [1] au tracé toujours visible. (Randonnée agréable en toutes saisons)

Étymologie

ETAIS nom d’origine obscure. Retenons TECTUM signifiant « toit », « abri » « maison ». Graphies nombreuses et diverses : Estae en 1247 – LES TAIS 1296  14ème : ESTET – Puis : ETEZ – ESTAIS – ETAIX enfin le 19 octobre 1894 ETAIS devient ETAIS LA SAUVIN

Histoire

Protohistoire

Peu de traces ; deux haches en pierre et une pointe de flèche en silex.

Antiquité

Au Nord, dans le secteur de la Poterie et la Sauvin se trouvaient de nombreux tumulus de la téne finale (époque 150 av JC à 30 av J.C). Quelques-unes de ces tombes, aujourd’hui disparues, ont révélé la présence d’objets archéologiques déposés vers 1920 au musée de Varzy (Nièvre) par l’archéologue Julien de Saint Venant [2].

Dans cette région on note la présence de petits ferriers antiques exploitant du minerai de fer en poches superficielles.

Période mérovingienne

La proche cité gallo-romaine d’Entrains influença le devenir de la région d’ETAIS. A trois kilomètres, entre ETAIS et ENTRAINS, près de la Fontaine d’Emme se trouvait l’important cimetière mérovingien de CHEVIGNY (disparu) dont vient un sarcophage d’enfant conservé dans l’église d’Etais. C’est de l’importante carrière de Chevigny que provient la pierre dont est faite  la statue colossale «  d’Apollon assis » (2m 50 x 1m34), découverte en 1875 à Entrains, exposée aujourd’hui au musée archéologique de Saint Germain en Laye (Yvelines).

En 1955 : découverte d'une stèle funéraire masculine gallo-romaine à Vellery.

Moyen-âge

En 1120 Geoffroy de Donzy donna Chevigny et ses dépendances à l’abbaye de Bourras (Nièvre).

1247

En 1247 la paroisse d’ETAIS incluse dans le diocèse d’Auxerre relève de l’archidiaconat de Puisaye. La châtellenie d’ETAIS, rattachée au Nivernais appartient au Donziais, mais dépend de la Généralité d’Orléans et relève de l’élection et du grenier à sel de Clamecy.

Fin du 15ème siècle

A la fin du 15ème siècle, le COLOMBIER (Commune d’Etais) appartenait à Regnault de Mullot écuyer seigneur du Colombier et autres lieux, gouverneur de Druyes, valet de chambre de Françoise d’Albret, comtesse de Nevers.

Époque moderne

Eglise Saint Pierre construite vers 1539 pour remplacer un précédent édifice religieux. Sur sa façade sud : un cadran solaire. A l’intérieur une litre funéraire partiellement visible. Dans le cimetière du Montivieux ancienne église du 14ème, en partie démolie en 1808 - Subsiste le chœur transformé en chapelle.

Époque contemporaine

ETAIS, la commune aux cinq moulins à vent (cage en bois ou tour en pierre). Seul subsiste celui de la colline de Montfoin construit en 1790 par le meunier Philippe Guenot. A proximité dans le hameau de La Fontaine on voit deux curieux bassins-lavoirs en pierre-monobloc datant de 1797 -  A Vellery, lieu-dit le Château, ancien domaine de la famille Bougué, seigneur du fief, subsiste  un pigeonnier du 16ème siècle pouvant recevoir  600 pigeons. Vellery est également connu pour son chêne multi séculaire.

En 1790, Etais est rattaché au canton de Druyes, puis en 1797 au canton de Coulanges et à partir de  2014 au canton de Vincelles.

XIXème siècle

1892 : Création d’un bureau de poste.

1896 : le télégraphe devient réalité.

1893 : le 27 mai inauguration de la ligne de chemin de fer Clamecy – Cosne. La même année, le 28 février, deux trains entrent en collision, on relève plusieurs blessés.

XXème siècle

1906 : Le curé Pichard s’oppose violemment à l’inventaire des biens du clergé.

1914 - 1918 : Soixante-et-un ETAISIENS sont morts sur les champs de bataille.

1923 : 17 novembre inauguration du monument de la Première Guerre Mondiale.

1940 - 1944 : La Résistance s’organise autour du maquis DEDE.

1944 : Le 9 juin, au hameau des Joux, deux FFI sont tués par les allemands qui incendient une partie du village de la Gallarderie où un troisième Résistant est mortellement blessé.

Le 25 juin un jeune Résistant est assassiné au cours d’une opération menée dans le bourg.

Le 24 août, journée sanglante à ETAIS : trois maquisards et une civile sont tués par des éléments de la Wehrmacht, plusieurs maisons sont incendiées.

1946 : Inauguration du monument de la Résistance, œuvre du sculpteur Amédée Parent, tailleur de pierre à Trucy (Nièvre)

1958 : Ouverture de la maison de retraite.

1963 : ETAIS dispose d’un réseau d’eau potable.

Heraldique

Depuis 2011 les armes d’ETAIS LA SAUVIN se blasonnent ainsi :

Le blason de style français ancien est surmonté d’un mur crénelé avec deux tours et trois portes.

Le motif géométrique est écartelé d’or et d’azur. Ecartelé : aux premier et au quatrième d’or une croix ancrée de gueules, au deuxième d’azur à la coquille d’argent, au troisième d’azur à l’étoile d’argent.

Le tout surmontant un bandeau : ETAIS LA SAUVIN

Les deux croix ancrées rappellent l’appartenance de la châtellenie d’ETAIS à la famille Damas – d’Anlezy,  la coquille et l’étoile d’argent font référence à la famille MULLOT de VILLENAUT. Regnault de Mullot décédé le 17 décembre 1522, était écuyer, seigneur du Colombier (Commune d’Etais).

Le blason a été conçu et dessiné par Betty Macchia.

Hugues CATTIN

[1] Autessiodurum – Intaranum – Massava

[2] Julien de Saint Venant (1847-1930) archéologue local qui mena ses propres fouilles et contribua aux sciences historiques.